Il était une fois: Hélène Laforest et la dystopie enchantée

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« L’écriture est au cœur de ma vie et je la vois comme une manière d’exister. J’aime avant tout écrire sur ce qui n’arrivera jamais, faire exploser les frontières des possibles, donner vie et mouvement à ce qui est immobile, rendre la nature toute-puissante, mêler l’animal et le végétal, imaginer toutes sortes de fécondations contre-nature, mais ces circonstances imaginaires servent aussi de prétextes pour parler de l’humain, de la vie. Mon écriture est presque toujours marginale, souvent fantastique, parfois érotique, des fois tout ça à la fois.... »
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L’écriture est au cœur de ma vie et je la vois comme une manière d’exister. J’aime avant tout écrire sur ce qui n’arrivera jamais, faire exploser les frontières des possibles, donner vie et mouvement à ce qui est immobile, rendre la nature toute-puissante, mêler l’animal et le végétal, imaginer toutes sortes de fécondations contre-nature, mais ces circonstances imaginaires servent aussi de prétextes pour parler de l’humain, de la vie. Mon écriture est presque toujours marginale, souvent fantastique, parfois érotique, des fois tout ça à la fois.

Avant d’écrire Bois dormant, j’ai exploré l’univers des contes merveilleux pour le réécrire, pour annuler la magie qu’on y retrouve, entremêlant des contes bien connus au cœur d’histoires marquées par le désespoir et le désenchantement, transformant les contes merveilleux en contes fantastiques et sombres. Bois dormant est, pour moi, l’aboutissement de cette exploration.

J’ai aussi voulu y mettre un peu de ma fascination pour toute l’œuvre cinématographique de Jan Švankmajer, en particulier pour son film Otesánek, qui revisite le conte tchèque du même nom. Dans ce film, un couple malheureux de ne pouvoir avoir d’enfants achète une maison, et l’homme trouve, sur le terrain, une souche d’arbre qui ressemble vaguement à un bébé. Il la prépare et l’amène à sa femme, qui trouve auprès de cet étrange objet un véritable enfant à aimer et surtout à nourrir, car non seulement il prend vie, mais il a faim, très faim, allant même jusqu’à dévorer des êtres humains pour combler son insatiable appétit. J’ai trouvé dans cette histoire cruelle une grande source d’inspiration. J’ai aussi puisé certains motifs dans des contes comme Pinocchio et La Barbe bleue.

J’ai choisi d’inscrire l’histoire de Bois dormant dans un cadre contemporain, de me servir des contes pour dénoncer différentes maladies de notre époque. Bien que celles-ci soient déjà abondamment connues et documentées, j’ai voulu ajouter ma voix à toutes celles qui s’élèvent, et mon désespoir, aussi, car il n’y a dans ces pages aucune solution. D’ailleurs, mon narrateur, désincarné, ne fait que constater le désastre qui se produit, le racontant et le commentant avec cynisme et désenchantement. Une mystérieuse (corrompue, malsaine) force venue tout droit de la nature se charge de faire un peu de ménage.

Pour ce qui est de mon parcours, j’ai étudié les littératures de langue française à l’Université de Montréal, faisant tous les cours de création littéraire possibles durant mon baccalauréat, puis m’offrant le bonheur d’une maîtrise en recherche-création. Bois dormant est d’ailleurs issu de cette maîtrise. Mon mémoire, formé de ce roman et d’un essai sur la réécriture féministe du conte dans des œuvres contemporaines (Putain de Nelly Arcan et Peau d’âne de Christine Angot), a remporté le prix Sylvia-Pardo en 2015, récompensant le meilleur mémoire de maîtrise (à l’Université de Montréal) portant sur l’écriture des femmes.

J’ai aussi publié des nouvelles (et un poème) dans plusieurs revues littéraires (Le Pied, Brins d’éternité, Nyx, MuseMedusa, Caractère, L’Organe, Pica Mag, Ekphrasis, Artichaut Mag, La Chaloupe, L’Ampoule) et ferai paraître prochainement une nouvelle dans une anthologie de Clair/Obscur sous le thème d’Éros.

J’ai des idées plein la tête et du temps pour leur donner vie (et quand je manque de temps, j’écris quand même). Pour moi, c’est ça, vivre. Et me lire, c’est me permettre d’exister un peu plus, c’est encourager mon parcours d’auteure, cette promenade le long d’un chemin à la fois sec et boueux, désert et enchevêtré, pauvre et riche, hostile et accueillant, effrayant et fascinant, que j’ai emprunté depuis fort longtemps et que je ne quitterai jamais.

Couverture (temporaire) de « Bois dormant » d’Hélène Laforest

Le livre est disponible en pré-vente sur la page de notre campagne Ulule:

https://fr.ulule.com/les-editions-prolepse/

lina.tsmt@gmail.com

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